dimanche 20 mars 2011

Affaire Galliano



Longtemps le couturier star de la maison Dior a brillé au firmament de la mode. Sa chute marque l'épilogue d'une navrante déchéance, la fin d'une époque aussi.

 
Le vendredi 4 mars 2011 sera à marquer d'une pierre noire dans l'histoire de la maison Dior. Comme une entaille profonde dans le cuir rutilant du luxe planétaire. Sous la tente dressée dans les jardins du musée ­Rodin, 800 invités sont venus assister au défilé de l'hiver prochain. En préambule, le PDG de Dior, Sidney Toledano prend la parole: "Ce qui nous arrive aujourd'hui est une épreuve. Le fait que le nom de Dior ait pu être mêlé, par l'intermédiaire de son designer, si brillant soit-il, à des propos intolérables nous est très douloureux. [...] Douloureux, parce que chacun chez Dior qui s'est donné corps et âme à son travail est stupéfait et attristé par ces paroles inqualifiables. Douloureux, enfin, parce qu'il s'agit de quelqu'un que nous avons apprécié pour sa remarquable créativité." Ce quelqu'un, lui, n'est pas là. John Galliano, 50 ans, est déjà parti depuis plusieurs jours en cure de désintoxication à la clinique Meadows, en Arizona. Bien loin des médias qui ne se privent pas de se faire l'écho d'une vidéo diffusée par le quotidien britannique The Sun, le montrant aviné éructant à la figure de ses voisins de ­table du café parisien la Perle: "I love Hitler! Des gens comme vous seraient morts." Un Galliano en route vers l'abîme, qui s'est vu accuser, quelques jours plus tôt, par un couple de clients du même bar d'avoir lancé des propos antisémites à leur encontre. Ces derniers ont porté plainte, le styliste est désormais poursuivi par le parquet de Paris pour ­injures raciales. Et il attend son licenciement.